Poésie

L’Enfant Piaf

L’Enfant Piaf

À quoi ressemblerait un monde où il ne resterait plus ni enfants ni animaux, mais uniquement les traces de leur fuite ? Une incartade enfantine et animalière hors de notre modernité construite sur l’appropriation et la conquête du vivant. Un dialogue entre l’enfant et l’oiseau. Dans un clair-obscur, la présence de Douce se mêle à celle d’oiseaux. Au loin, les râles de la ville et sa périphérie mourante, ce qu’elle quitte au lever du jour. Comme la totalité de la jeunesse, elle a fui son foyer. Les cours de récréation se sont vidées des rires juvéniles et de la notion d’avenir. Elle avance, au pas, mue par on ne sait quelle force, en réponse à un mystérieux appel.

La vie en balançoire

La vie en balançoire

Un voyage en montagnes russes dans l’œuvre d’Eugène Savitzkaya. Une visite en musique, créée pour la circonstance, en accord avec la matière textuelle.
Sur scène, Eugène Savitzkaya habite ses propres récits. Dans cet antre, avec lui, trois musiciens électriques ayant créé des chansons inédites improvisées à partir des textes de l’auteur. Véritable objet scénique hybride, La vie en balançoire, avec ses hauts et ses bas, ses pleins et ses déliés, ses ritournelles et ses coups de gueule, ses extases et ses dégoûts, nous porte là où le particulier devient universel, là où la poésie est au cœur même de la vie.

Burning (Je ne mourus pas et pourtant nulle vie ne demeura)

Burning (Je ne mourus pas et pourtant nulle vie ne demeura)

Burning, c’est à la fois du cirque documentaire et de la poésie chorégraphique. Une envie de replacer l’individu au centre et d’utiliser un langage proche du collage. Un remarquable travail de corps, de voix et d’esprit qui témoigne de la façon insidieuse avec laquelle s’installe la souffrance au travail.

Pris au piège dans l’espace de la représentation, un personnage évolue, contraint par son environnement. Il tente de rester assis ou debout, d’aligner des cartons, en prise avec un espace où tout bascule, effaçant petit à petit tout horizon possible.
En parallèle, Laurence Vielle égrène en voix off les mots d’une lente combustion intérieure : essoufflement, rythmes sans répit, fragments de témoignages.
Ici le corps évolue en résonance avec les mots, l’acte acrobatique se fond au langage vidéo. Graphiques… pourcentages… témoignages… corps malmené… dépeignent un monde du travail, du rendement, du capital et de la surconsommation malade, où l’homme y est devenu marchandise, où le sens y est perdu.

Mal de Crâne

Mal de Crâne

Hamlet vs Eminem. Une proposition radicale, inattendue. Une écriture rythmique, percussive, flamboyante. Bienvenue dans l’univers de Louise Emö, la joute va commencer et ce sera jouissif.

Mal de crâne
D’Hamlet à Eminem
Tuer tout ce à quoi on tient pour être ce que l’on devient

Mal de crâne propose une tragédie underground. Eminem, le plus grand rappeur contemporain et Hamlet, l’imbattable personnage de théâtre, s’y mesurent à rimes et fers croisés.
Eminem transfigure la folie d’Hamlet en un album anachronique et commun : le contre-monde. Ces deux misogynes mythiques se côtoient, se fusionnent, se cherchent à travers la relecture acerbe de ces personnages classiques, qui sont des déclinaisons de nous-mêmes. À Détroit ou Elsinor, nous sommes au royaume de la parole au centre.
La difficulté d’écouter l’autre sans s’écouter parler, d’annoncer et d’entendre les mauvaises nouvelles, d’avouer son amour ou de refuser sa fin. Comment sortir de l’enfance, devenir adulte, réaliser nos rêves ? Comment s’accomplir sans se caser, sans abdiquer, sans se précariser ? Par une structuration en 5 actes, centrés sur la sublimation de mots trop grands – le père, l’ambition, l’innocence, l’amour et la langue, la PAC peint un portrait partiel d’une génération urbaine, paumée et pleine de potentiel.

Daisy tambour

Daisy tambour

Olivier Thomas, raconteur d’histoires en biais, déglingueur de mots, recycleur de notes et ses deux complices investissent la scène pour un moment poétique, chanté, parlé, joué. Une perfusion de pur bonheur à mettre à portée de tous les publics. Risques de plaisir communicatif.

L’amour, c’est… c’est… c’est compliqué.
Daisy Tambour. Ça sonne comme un désir. Et comme un battement de cœur.
Vous voyez ? Vous sentez ? Cette chose qu’on ne peut nommer et qui pourtant jaillit du-corps-de-la-pensée-de-la-voix-des-envies-des-rêves-des-angoisses-du-vide de tous les jours.
Comment vivre ? À fond ? À moitié ? Sur le plan comptable, à moitié c’est plus rentable. Mais quand l’amour s’en mêle (s’emmêle ?)…
Après Antifreeze solution (accueilli en 2013), Olivier Thomas, recycleur de petits riens et de lectures en biais, déploie sa petite musique singulière à portée universelle, détricote le sens et le non-sens avec la même gourmandise, entre fête champêtre et infinie poésie. Et la poésie, sur le plateau comme dans la vie, c’est un peu le sourire des minutes qui passent.
Un orchestre de poche pour musique de chambre pas bien rangée…