Théâtre / Dès 12 ans

Crache ! Physiologie d’une langue encombrée

Crache ! Physiologie d’une langue encombrée

Crache ! est une traversée, un trajet. Celui d’une langue empêchée qui cherche à s’exprimer librement.

Mettant en jeu des plaques miroir, des plantes tropicales et des masques, une femme imagine, dans une sorte de rituel théâtral, un voyage retour en avion à l’île de la Réunion où elle est née.
Elle cherche à cerner l’origine de son rapport complexe à la langue créole, une langue qu’elle a du mal à parler alors même qu’il s’agit, avec le français, de l’une de ses langues maternelles. Convoquant ses souvenirs d’enfance et d’adolescence dans l’île, elle retrace les épisodes clés qui ont contribué à la couper de cette partie de son identité, sa langue créole, une langue étouffée qui, du fond de sa gorge gratte et cherche un passage par lequel rejaillir.

Je crois que dehors c’est le printemps

Je crois que dehors c’est le printemps

Oublier. Se souvenir. En italien on dit dimenticare et ricordare. Les étymologies de ces mots sont mente, tête et cuore, coeur. Quand tu oublies, tu dimentichi. Tu fais sortir de ta tête. Quand tu te souviens, tu ricordi. Tu ramènes à ton coeur.

Mère de famille aimante entourée d’un mari attentionné et de leurs adorables fillettes, Irina se glisse dans la douce quiétude de l’existence jusqu’au jour où la tragédie vient tout anéantir… Si Gaia Saitta et Giorgio Barberio Corsetti s’emparent de cette histoire vraie, c’est moins pour la restituer que pour regarder au-delà, pour capter son souffle de résistance. Puissante d’un droit au bonheur qu’elle doit se réapproprier, Irina se livre dans toute son humanité, avec une beauté presque scandaleuse.

Gaia Saitta, seule en scène, solaire, impressionnante de justesse, donne corps aux émotions d’Irina et transforme la scène en lieu de complicité faisant de nous, plus que des témoins, des acteur·ices d’un parcours de résilience, redonnant au plateau de théâtre toute sa force ancestrale de concorde et de partage des douleurs et des bonheurs singulièrement humains.

TRACES

«La décolonisation des esprits doit se faire de part et d’autre de la Méditerranée.» Felwine Sarr
Un africain revenant d’une longue odyssée décide de s’adresser aux siens. Il les invite par une parole poétique à édifier le jour qui vient. Pour cela, il est nécessaire de procéder à une transformation de l’expérience culturelle et historique d’un continent qui a connu tous les hauts et tous les bas de la condition humaine. Pour son auteur, l’économiste, penseur et poète sénégalais Felwine Sarr, ce texte vise à «pousser l’humanité plus loin, repousser l’horizon de la lumière, désensabler les eaux vives». Il s’agit de «rouvrir le champ des possibles et dessiner une utopie africaine.» Cette parole initiatrice invite à une restauration du sens, à une réhabilitation du présent et à la création d’un nouveau projet de civilisation.

M&M&M

M&M&M

Nelly, Ninon et Camille sont trois actrices d’une trentaine d’années. Sur un plateau de théâtre, elles cherchent à raconter l’histoire incroyable des trois Maria. L’action se déroule à Lisbonne en 1971, les trois actrices interprètent les trois écrivaines portugaises qui en mars de la même année, décident, après l’agression de l’une d’elles, de s’allier pour écrire un livre collectif en guise de résistance, de protestation au fascisme salazariste et d’appel au changement de leur société.
Jouant les premières scènes en portugais, l’intrigue se développe dans des allures de films d’action, la musique met le plateau en tension. Les actrices passent de la fiction au réel de leur propre situation : comment s’emparer et raconter cette histoire ? Comment faire œuvre de théâtre collectivement à partir des textes que les trois poétesses nous ont légués ? Comment éclairer par le sensible la condition des femmes ?

Un quatrième personnage rentre dans ce jeu : l’héroïne des “Lettres de la religieuse portugaise”. Elle surgit sur ce plateau pour faire entendre sa détresse. Femme, enfermée dans un couvent, abandonnée par un homme qui lui a donné tant de plaisir… Mariana devient le point de départ permettant aux trois protagonistes de déployer une narration jubilatoire, grave et profonde autour de la passion amoureuse, du corps des femmes, de la notion d’identité, de liberté et d’amour.

TOMBÉS DU MONDE

TOMBÉS DU MONDE

Voyage dans le parcours de vie de Fridtjof Nansen, aventurier nordique, scientifique et humanitaire norvégien.
L’histoire d’un homme qui a passé sa vie à outrepasser la notion de frontière et qui nous amène à une réflexion sensible sur les questions d’environnement, de migration, de géopolitique et d’exploration.

Quatre personnes issues de la diplomatie européenne sont invitées par une de leur consœur dans un no man’s land, un abri reculé probablement dans l’extrême nord de la Norvège pour expérimenter de nouvelles formes de communication et d’échanges d’idées.
Ils sont assistés de deux intendants pour le bon déroulé de ce conclave d’un genre nouveau. Il s’agit de proposer des ambiances, des mises en situation, des jeux de rôles pour accéder à une nouvelle forme de compréhension du monde et des autres.
Un des intendants, tel un régisseur plateau, s’occupe d’activer les diverses machines et rouages qui habitent l’espace. Le second se charge de l’ambiance sonore entre le bruiteur et le musicien de salon.
Tombés du monde est un huis-clos qui dérive subrepticement vers les confins de la connaissance, une partition hybride à la fois musicale, chorégraphique et technique sous l’égide de Fridtjof Nansen.

MAWDA, ÇA VEUT DIRE TENDRESSE (titre provisoire)

MAWDA, ÇA VEUT DIRE TENDRESSE (titre provisoire)

L’histoire de Mawda, petite fille de deux ans tuée par balle par un policier belge en mai 2018.
Une tragédie portée sur scène pour ne pas devenir fait divers. Une invitation à l’indignation.

«Toutes ressemblances avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existées ne sauraient être fortuites.»

Mawda Shawri avait deux ans. Elle se trouvait à l’arrière d’une camionnette qui devait la ramener en Angleterre avec ses parents, son frère et une vingtaine d’autres personnes. La camionnette a été prise en chasse par la police sur une autoroute belge. Un policier a tiré. La balle a atteint Mawda à la tête. Elle est morte pendant la nuit. Ses parents et son frère étaient au cachot.
Prhast et Shamdin Shawri viennent du Kurdistan irakien. Ils ont dû fuir parce qu’on ne voulait pas qu’ils se marient. Ils ont fui parce qu’ils s’aimaient.

Tomber du monde

Tomber du monde

Voyage dans le parcours de vie de Fridtjof Nansen, aventurier nordique, scientifique et humanitaire norvégien.
L’histoire d’un homme qui a passé sa vie à outrepasser la notion de frontière et qui nous amène à une réflexion sensible sur les questions d’environnement, de migration, de géopolitique et d’exploration. Quatre personnes issues de la diplomatie européenne sont invitées par une de leur consœur dans un no man’s land, un abri reculé probablement dans l’extrême nord de la Norvège pour expérimenter de nouvelles formes de communication et d’échanges d’idées.
Ils sont assistés de deux intendants pour le bon déroulé de ce conclave d’un genre nouveau. Il s’agit de proposer des ambiances, des mises en situation, des jeux de rôles pour accéder à une nouvelle forme de compréhension du monde et des autres.
Un des intendants, tel un régisseur plateau, s’occupe d’activer les diverses machines et rouages qui habitent l’espace. Le second se charge de l’ambiance sonore entre le bruiteur et le musicien de salon.
Tomber du monde est un huis-clos qui dérive subrepticement vers les confins de la connaissance, une partition hybride à la fois musicale, chorégraphique et technique sous l’égide de Fridtjof Nansen.

Pilou Carmin

Pilou Carmin

Fable désinvolte et fantaisiste sur l’obéissance, l’autorité et la parole empêchée.

Ils sont 5, ils sont jeunes et ils sont en uniformes militaires.
Ces corps disciplinés nous permettent de jouer avec les rapports de hiérarchie et de pouvoir. Par tableau, chacun des acteurs endosse un costume qui va lui donner une autorité, et lui permettre de devenir maître de la scène.
Un personnage, Pilou-Carmin, essaie de faire entendre sa voix, pour raconter comment c’était, sa guerre, en 1960…
Mais cette parole est empêchée et jusqu’au bout, on se demande, s’il va réussir à la faire entendre, son histoire. Et nous à l’écouter.

Eddy

Eddy

Adaptation théâtrale du roman d’Edouard Louis « En finir avec Eddy Bellegueule ».

Dans ce récit autobiographique, l’auteur nous confie son enfance et son adolescence dans un village de Picardie, bercées par l’incompréhension face à sa « différence », le rejet qu’il subit face à ses manières « efféminées », les violences et les humiliations qu’il endure dans un milieu où l’on n’aime pas les « pédés » et où être « un dur ! » est la seule façon de se construire en tant qu’homme.

Au-delà de son histoire personnelle, Edouard Louis nous décrit un monde dont on nous parle si peu souvent. Un milieu précaire où le travail à l’usine détruit les corps, où l’on se retrouve au chômage du jour au lendemain, où l’on boit pour oublier, où la télévision est allumée à longueur de journée, où écrasés, abandonnés et déçus par les gouvernements en place, on vote Front National. Où la santé et l’école ne sont pas une priorité, où la frustration se transmet de génération en génération et l’évolution sociale de l’ordre du mythe.

Comment quitter les siens pour devenir soi-même ? Comment rompre avec la fatalité pour embrasser un avenir qui ne nous était pas offert au départ ?

GEN Z

GEN Z

Du théâtre documentaire pour observer la jeune génération de A à Z.

GEN Z (code diminutif de la “génération Z”, celle née après 1995) est une recherche théâtrale, une exploration documentaire, un événement pour célébrer la jeunesse européenne et notre futur.

Ce projet s’écrit à partir d’entretiens réalisés avec de jeunes gens rencontrés sur leurs espaces quotidiens de vie(s) (écoles, associations, terrains de jeux, etc.) et dans différentes villes d’Europe. Quels sont les rêves qui les tiennent? Les questionnements qui les habitent? Les réflexions qui les animent? Créateurs du monde de demain, ces jeunes ont des choses à nous dire sur le monde d’aujourd’hui. Observer, écouter, donner à voir et à entendre ce qu’ils tendent à exprimer.

Pour que la “retranscription” de ce que vit cette GEN Z soit juste, différents moyens sont envisagés.
La présence sur scène, avec les comédiens professionnels, de certains des adolescents rencontrés.
Une forme théâtrale modulable, mouvante, à l’image d’une génération en mouvement permanent que l’on peut saisir avec intensité ici et reperdre là.
L’adaptation de chaque représentation au lieu où le spectacle est joué; le respect de la notion de territoire (comment, à cet endroit, les jeunes vivent et projettent le monde).
Et ça dit quoi, du côté de la jeunesse avignonnaise?