Adaptation théâtrale du roman d’Edouard Louis « En finir avec Eddy Bellegueule ».
Dans ce récit autobiographique, l’auteur nous confie son enfance et son adolescence dans un village de Picardie, bercées par l’incompréhension face à sa « différence », le rejet qu’il subit face à ses manières « efféminées », les violences et les humiliations qu’il endure dans un milieu où l’on n’aime pas les « pédés » et où être « un dur ! » est la seule façon de se construire en tant qu’homme.
Au-delà de son histoire personnelle, Edouard Louis nous décrit un monde dont on nous parle si peu souvent. Un milieu précaire où le travail à l’usine détruit les corps, où l’on se retrouve au chômage du jour au lendemain, où l’on boit pour oublier, où la télévision est allumée à longueur de journée, où écrasés, abandonnés et déçus par les gouvernements en place, on vote Front National. Où la santé et l’école ne sont pas une priorité, où la frustration se transmet de génération en génération et l’évolution sociale de l’ordre du mythe.
Comment quitter les siens pour devenir soi-même ? Comment rompre avec la fatalité pour embrasser un avenir qui ne nous était pas offert au départ ?
Où en êtes-vous de votre parcours artistique ?
Le Collectif La Bécane s’intéresse à toutes les formes d'exclusions liées au genre, à la sexualité, à son milieu social ou à sa différence physique. Au-delà de notre coup de cœur pour le roman, toutes ces formes d'exclusions sont réunies dans ce projet.
Issus de milieux défavorisés ou originaires du Nord de la France, en rupture familiale ou géographique, nous avons tou te s quelque chose en commun avec Eddy. Mais parallèlement à ces accointances, c'est également toute son analyse politique autour de l'exclusion sociale qui nous passionnent.
Résider aux Doms, pour trouver quoi ?
Le Théâtre des Doms est un cadre idéal de recherche, par la distance avec nos lieux de vie respectifs, un dispositif qui permet l’immersion totale dans notre travail collectif. Nous y attendons aussi un dialogue avec l’équipe de ce lieu aussi bien artistique que dans l’aide au développement de notre projet. Enfin, rencontrer à la fin de notre résidence un public pour nous permettre de tester nos premières pistes de travail et échanger avec lui.
L’art au quotidien, c’est comment ?
Vivre l'art au quotidien c'est confronter sa démarche au monde.
C’est un engagement politique et citoyen, une profession de foi, une lutte sans relâche pour une liberté d'actions et d'expression, un dialogue, un risque.
C'est peut-être aussi essayer de nommer la beauté.
C'est peut-être aussi essayer de nommer la violence.
Questionner et se mettre en mouvement.