Des histoires du réel

19h

Dès 12 ans

Trois actes. Trois histoires d’amour. Trois réalités. Trois pays à raconter. Pour nous renvoyer à notre propre réalité. Soixante minutes de spectacle. Du journalisme autrement. Sans magazine. Avec des couleurs, des sons, des odeurs. Les codes du conte pour raconter le vivant, le vécu aussi. Une invitation au voyage à travers des récits que j’ai entendus. Des moments suspendus. Des observations qui m’ont bouleversée, dégoûtée, amusée, transcendée.

Des moments rocambolesques. Des baisers passionnés entrecoupés de discussions autour de disparition, d’identités multiples et de résilience. La guerre, c’est parfois au-dedans, parfois au-dehors. Le personnel pour ouvrir l’universel. Les luttes psychologiques et la géopolitique. La jeunesse, les rêves, les désillusions. Le poids du passé qui bombarde la légèreté.

En savoir +

Ouvrir les yeux sur le monde par la petite fenêtre de l’intime.

Préambule
Petit retour en arrière. J’ai dans les quatorze ans, un jour, la prof de français nous demande d’écrire un récit de vie. Je songe à Madame A., la voisine. Le lendemain, je me rends donc chez elle. Je m’installe dans le grand divan. Nous sommes l’une en face de l’autre. Le début de l’entretien se passe comme se passe des tas d’entretiens, entre sourires polis, regards perdus dans les souvenirs et tentative de non-balbutiements. Petit à petit, sa langue se délie. Elle parle, raconte, rit, pleure un peu. Elle sort les albums photos, les boîtes à souvenirs. Elle se confie. Je l’écoute et essaye tant bien que mal de suivre le fil de sa pensée. Quelques fois elle me dit « coupe l’enregistreur, ça personne ne doit savoir », alors, j’appuie sur pause et je tends l’oreille. Les heures passent. Le soir tombe, c’est l’heure de manger, je la remercie mais je dois y aller. La soirée se déroule comme se déroule beaucoup de soirées. On mange, on regarde peut-être un peu la télé, je ne pense plus à la voisine. Tout Est Normal. Le lendemain matin, le téléphone sonne. C’est ma mère. Madame A, la voisine est morte pendant la nuit.

Le choc. Mais je crois que c’est ce jour-là que j’ai pris conscience de l’importance de la parole et de l’écoute. Aujourd’hui, j’ai la chance de faire un métier, qui me permet de récolter les histoires et de les raconter.

Distribution

Écriture & jeu : Jehanne Bergé
Accompagnement à la mise en scène : Tiphaine Van Der Haegen

Production