Salim Djaferi

Koulounisation

Koulounisation

En juillet 2018, j’étais dans une librairie à Alger. Je cherchais le rayon « Guerre d’Algérie », sans succès. Sur le point d’abandonner, j’ai fini par interroger la libraire qui m’a répondu : « Tous les ouvrages sur la Guerre d’Algérie se trouvent au rayon Révolution. ». Évidemment, oui : c’était une Révolution. Je ne l’avais seulement jamais nommée ainsi, et par conséquent jamais réellement pensée ainsi. La langue et les mots ont été parfois l’arme et les munitions d’un combat aussi injuste qu’inégal. De quoi la guerre d’Algérie est-elle le nom ? Comment dit-on « colonisation » en langue arabe ? Qu’est-ce que nous fait le langage ? Que fabrique- t-il comme histoire, politique ou monde commun ? Salim Djaferi mène l’enquête, charge et décharge les mots du colonialisme au fur et à mesure qu’il compose avec d’autres récits, d’autres mots, les siens. Son regard documenté nous indique les failles du nôtre et révèle les indices que notre Histoire a laissés au creux de notre langue.

Koulounisation

Koulounisation

En juillet 2018, j’étais dans une librairie à Alger. Je cherchais le rayon « Guerre d’Algérie », sans succès. Sur le point d’abandonner, j’ai fini par interroger la libraire qui m’a répondu : « Tous les ouvrages sur la Guerre d’Algérie se trouvent au rayon Révolution. »
Qui choisit les mots pour qui ? Qu’est-ce que nous fait le langage ? Que fabrique-t-il comme histoire, politique ou monde commun ?
Cette prise de conscience a déclenché une quête et une enquête. De rencontres en anecdotes, « Koulounisation » se nourrit des histoires des autres, et des mots qu’ils et elles emploient pour raconter ces histoires.