Ouragan c’est l’histoire d’une absurde nuit d’insomnie initiatique.
Celle d’Abdeslam, livreur de nouilles à vélo.
Seul dans son appartement, noyé dans la fumée de ses idées noires, il cherche sa place…
Ce projet aurait tout aussi bien pu s’appeler Douceur ou Violence.
Avec une tendre absurdité et une surprenante distribution, Ilyas Mettioui capte l’insoutenable légèreté de l’être uberisé dans la jungle urbaine. Abdeslam est indépendant complémentaire. Ça sonne plutôt bien comme formule, mais concrètement, Abdeslam est livreur de nouilles et pizzas sans moteur. “Livreur cycliste partenaire” qu’ils disent. Partenaire de galère. Travailleur jetable, objet éphémère, il se confronte à une forme de violence sournoise.
Son prénom n’a jamais été facile à porter. C’est curieux, car Abdeslam en arabe signifie “porteur de paix” et pas ”porteur de sac”. Abdeslam est un être sensible. Trop sans doute.
On le découvre dans son fauteuil, pétard au bec. Lorsque son réfrigérateur se met à fumer à son tour, il se lève pour régler le problème et c’est à ce moment qu’un deuxième Abdeslam apparaît. Puis un troisième, un quatrième et un cinquième. Début de schizophrénie, abus de marijuana ou fatigue exacerbée, peu importe. Abdeslam quintuplé et confronté à lui-même devra tenter de concilier ses différentes personnalités afin de trouver la paix dont son nom est annonciateur.