2021

Home Morceaux de nature en ruine

Home Morceaux de nature en ruine

Chorégraphie poétique dans un EHPAD* comme un autre. Dans un dispositif étonnant, de très jeunes comédien·ne·s incarnent nos aîné·e·s avec justesse et pertinence. Les corps se transforment dans un geste de pure théâtralité, sobre et respectueux de l’enquête qu’a menée la metteuse en scène dans ces lieux. Une première œuvre sans concession, qui fera rire et pleurer, tant, le réel dans ce cas, nous touche dans notre condition d’humain, inexorablement vieillissant.

*Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, appelé “home” en Belgique.

IDA don’t cry me love

IDA don’t cry me love

À l’origine, il y a Ida Rubinstein, danseuse légendaire des Ballets russes, muse de Serge Diaghilev, qui fit sensation à Paris au début du XXè siècle par son charisme, sa beauté et sa présence sulfureuse. Aujourd’hui, il y a trois femmes qui réinterrogent ce mythe à la lumière actuelle. Spectacle ancré dans notre époque qui questionne la pluralité et la liberté de nos identités contemporaines avec pour outil, l’Histoire de la danse et singulièrement, celle des Ballets russes.

J’aime beaucoup ici

J’aime beaucoup ici

Munie d’un carnet de notes et d’un appareil photo, Isabelle Jonniaux explore les espaces urbains environnants, portant son attention sur tous les signes croisés dans la rue qui racontent une partie de nous-mêmes. Un tag, une poubelle, un regard, une publicité, une bouche d’égout ; nos villes sont le siège de mille récits et réflexions sur notre condition humaine.
Dans un dispositif scénique qui recompose ses explorations, elle invite le public à circuler au milieu des photos et des mots. Le spectacle prend la forme d’une déambulation physique et philosophique ; il interroge notre capacité à voir ce qui nous entoure. C’est une invitation à réfléchir le monde dans lequel on vit, une incitation à combattre l’indifférence qui guette nos modes de vie contemporains. C’est un peu tragique, à l’image d’une partie de notre civilisation, mais teinté d’humour, pour contrecarrer la désolation. C’est aussi rempli d’empathie et de célébrations.

Fusion

Fusion

Entre la lucidité tapie dans les mots d’un slam mystérieux, engagé, enragé et la puissance expressive du krump, street danse dont chaque mouvement vient transcender les vers ; la fusion opère ! Sur scène deux énergies incandescentes, deux performeuses, deux corps noirs.
Le krump puissant et émotionnel d’Hendrickx Ntela rejoint le slam envoûtant de Joëlle Sambi pour une performance bouillonnante, poétique, explosive.
Un spectacle qui questionne les violences sociales, migratoires et policières ; une œuvre à l’urgence communicative. Le krump, danse « urbaine » particulièrement expressive, donne une puissance émotionnelle à cette poésie compacte.

Ce baiser soufflé  sera pour toi

Ce baiser soufflé sera pour toi

Le football a contaminé le théâtre. Les footballeurs, entre gladiateurs et tragédiennes de grosses productions, ont éveillé mes envies de fictions, de faire frictions. Clémence Delmaire aime, c’est plus fort qu’elle. Son champion, son vaincu, l’objet de sa passion, lui a sauté aux yeux, et c’est pas rien de le dire. C’est lors de la finale de la Jupiler Pro League qu’il lui est apparu, sur le gazon du stade Van Den Stock. Footichiste depuis toujours, fervente supportrice du club d’Anderlecht, Clémence ne sait pas qu’elle assiste à son dernier match. Jour après jour, à la même heure, elle revient dans les gradins qui ont vu naître son amour.

Rituel pour une métamorphose

Rituel pour une métamorphose

Un cheminement du monde des apparences vers celui des vérités.
Damas à la fin du XIXè siècle : bafouée par son époux, la première dame de la cité devient prostituée pour assouvir ses désirs et se libérer du joug que lui impose son rang.
Cette affaire de mœurs où se mêlent jeux de pouvoir, religion, prostitution et homosexualité, métamorphose ses protagonistes, dévoilant leurs désirs intimes et les angoisses enfouies d’une société en crise, brimée par la morale collective. Tradition et modernité ne peuvent que s’affronter ; la liberté individuelle y menace le dogme.

Koulounisation

Koulounisation

En juillet 2018, j’étais dans une librairie à Alger. Je cherchais le rayon « Guerre d’Algérie », sans succès. Sur le point d’abandonner, j’ai fini par interroger la libraire qui m’a répondu : « Tous les ouvrages sur la Guerre d’Algérie se trouvent au rayon Révolution. »
Qui choisit les mots pour qui ? Qu’est-ce que nous fait le langage ? Que fabrique-t-il comme histoire, politique ou monde commun ?
Cette prise de conscience a déclenché une quête et une enquête. De rencontres en anecdotes, « Koulounisation » se nourrit des histoires des autres, et des mots qu’ils et elles emploient pour raconter ces histoires.

Mousse

Mousse

“Ce qui est fragile comme la mousse des forêts et qui peut mousser comme une bonne bière”.
Dans Mousse, il y a Gaëlle, la jongleuse, et Denis, le technicien. Il·elle sont comme seul·e·s face au monde, face à nous. Ça peut faire peur. Alors, on se rassure, on se soutient, on attrape tout le courage possible et l’on se raconte comment jongler c’est vivre. Une œuvre circassienne bourrée d’humanité, où la performance spectaculaire naît des gestes anodins que dessine une amitié extraordinaire. Mousse est une ode au doute.
Une ode à nos instants de solitude, à toutes ces choses qu’on fait dans notre coin et qu’on n’ose pas partager.

Comme la pluie

Comme la pluie

C’est incroyable, non ? Qu’il y a 25 ou 30 000 ans, des hommes, des femmes aient réalisé des dessins sur les parois de grottes dans lesquelles ils·elles sont passé·e·s…, et que la falaise au-dessus de la grotte se soit effondrée, enfermant des chefs d’œuvre, les protégeant du vent, du froid, des animaux, des hommes pendant des millénaires.
Et nous, qu’aurions-nous envie de laisser, que des spéléologues pourraient découvrir dans 25 ou 30 000 ans ?
Moi je crois que je laisserais quelques photos que j’ai faites ou des dessins, un poème peut-être. Oui, je crois que je laisserais des choses comme ça…, des choses inutiles…, comme la pluie.

“Comme la pluie” explore les plaisirs de la création et jette les ponts entre arts de la scène et arts plastiques. Sur le plateau, la parole se fait rare et laisse la place au trait. Sous les yeux intrigués et fascinés des spectateur·rice·s, le comédien dessine, gribouille, efface, recommence, transforme et partage avec le public le plaisir des choses simples et sans doute essentielles.
Un spectacle captivant qui se regarde comme une exposition en constante évolution.

Méduse·s

Méduse·s

Méduse est décrite comme une femme jeune et belle, jusqu’à ce que les dieux la transforment en un monstre à la chevelure de serpents. La version la plus connue de cette histoire est celle de la mise à mort de Méduse par le héros Persée. Aujourd’hui encore, peu de récits s’attardent sur ce qui est arrivé à Méduse avant d’être tuée : violée par Poséidon dans le temple d’Athéna, elle est métamorphosée en “gorgone” au pouvoir fatal de pétrifier les humains qui croisent son regard.
Le collectif La Gang redonne vie à cette figure de la Grèce antique en réécrivant le mythe de son point de vue. Ici, Méduse décide d’en découdre avec son destin.
Son récit est entrecoupé d’extraits de témoignages audio de femmes qui ont subi des agressions sexuelles. Ces paroles contemporaines viennent faire écho au mythe et résonner aujourd’hui comme autant de “Méduses” possibles.
Dans une mise en scène visuelle, plastique et performative, les comédiennes dissèquent ce mythe “en live” en interrogeant des thématiques telles que l’héritage culturel patriarcal, les injonctions liées à la féminité et la virilité, la culture du viol et de la violence.
Au plateau, les comédiennes filment des parties de corps en gros plan avec leurs smartphones pour créer de nouvelles représentations du récit. Tel un miroir déformant, leur dispositif de projection invite à d’autres regards sur les personnages du mythe et sur ses enjeux. À travers les images s’immiscent les questionnements du collectif sur le corps et le pouvoir, territoires à la fois intimes et politiques. Une Méduse plurielle et agissante se révèle.

Un Silence ordinaire

Un Silence ordinaire

D’abord, il y a Clara, qui voudrait bien que son père ne soit pas “comme ça”. Il y a aussi Leila qui voudrait passer une soirée sans “penser à ça”. Et puis, il y a Alexandre qui a retrouvé la joie de vivre depuis qu’il a arrêté “cette chose-là”. Et Jérémy qui ne sait pas comment sauver sa mère de “ce truc-là”. Enfin, il y a Janine qui respire depuis qu’elle a accepté qu’elle ne pouvait rien changer à “ça”. Il y a moi aussi, Didier, qui cherche comment parler de “ça”. Raconter les histoires des autres, c’est aller vers l’autre, mais aussi tenter de se rapprocher de la sienne. Suivant la voie du théâtre documentaire, Un Silence ordinaire, nous propose de partager, dans une narration simple et sincère, des récits de vies liés à l’alcoolisme. Symbole de convivialité, de fête et de plaisir autant que signe de maladie, de rejet et d’isolement, qu’est-ce que l’alcool nous dévoile de nous-même et de notre société ?

Lost in Ballets russes

Lost in Ballets russes

La danseuse-performeuse nous parle de son cheminement intime vers les pas chorégraphiés. Enquête documentée dans son univers personnel, elle défait devant nous les liens familiaux qu’elle entretient avec les Ballets russes. Comment passe-t-on de soi à l’universel, comment fabrique-t-on une œuvre à partir de sa propre histoire, si ce n’est, en partant de l’Histoire, de rituels autobiographiques et de la matière du réel. Lara Barsacq tente d’imaginer des danses, des métaphores et de basculer dans l’incarnation de son propre réel.

Et vivre était sublime

Et vivre était sublime

Trois femmes en prison (une gardienne, deux détenues) découvrent à la lecture de « Belle du Seigneur » qu’elles ont « une histoire avec l’amour » qui dépasse largement les limites de leur raison propre. Ainée d’une fratrie de six enfants habitué·e·s aux grands espaces des belles demeures et aux béatitudes de la messe du dimanche, brillante étudiante en Hypokhâgne, Gentiane Aimery de Pâmefoudre va fêter ses 19 ans en prison.

Son groupe d’amis du parti révolutionnaire bolchevik a été dissout par la police antiterroriste.

Gentiane doit désormais survivre face à une détenue du surnom de Nono, diminutif de Nausicaa, son nom d’ancienne prostituée de luxe, qui entame sa cinquième année derrière les barreaux.

Au cours d’une échauffourée en cellule la gardienne Laura Deume laisse échapper dans la bataille son unique exemplaire de l’ouvrage d’Albert Cohen, « Belle du Seigneur ».

Nono restée seule dans sa cellule avec ce livre entame une lecture fondatrice d’une liberté nouvelle. Fascinée par ces héros qui « aiment pour rien », bouleversée par le vocabulaire multicolore et chatoyant des cocasses personnages du roman, dépassée par leur vaine soif de complétude et intriguée par cette curieuse quête d’absolu dans l’amour, Nono sent qu’elle vit à présent une histoire « avec l’amour » qui diffère et rejoue toutes celles qu’elle a vécu jusque-là. Au retour de Gentiane dans la cellule, elle craque et lui confie ses nouveaux tourments ; jusqu’à l’irruption de Laura, la gardienne, furieuse qu’on l’ait dépossédée de l’ouvrage qui donnait un sens à sa vie de mère célibataire. Les deux prisonnières vont devoir faire corps et constater, à la clandestine lecture de l’ouvrage, combien l’enfermement est d’abord une question de choix.

La place

La place

Le bistrot du coin a fermé. Les arbres ont été arrachés. Le béton a coulé.
Les modifications rapides et violentes que traverse le quartier perturbent leurs repères : Thierry et Karim cherchent leur place.
Partant d’entretiens enregistrés, deux jeunes comédiennes interprètent ces vieux chômeurs célibataires et autodidactes.
L’un dit être un arbre, l’autre Robin des Bois. Contraints à l’immobilité et à l’attente, leur parole est leur seule arme de résistance. Le regard d’autrui, leur seul moyen d’exister.
Pendant ce temps, un personnage sans voix explore, découvre et chamboule les vestiges de l’espace de jeu. Un lieu qui s’effrite et dont la mémoire s’efface.

Des histoires du réel

Des histoires du réel

Trois actes. Trois histoires d’amour. Trois réalités. Trois pays à raconter. Pour nous renvoyer à notre propre réalité. Soixante minutes de spectacle. Du journalisme autrement. Sans magazine. Avec des couleurs, des sons, des odeurs. Les codes du conte pour raconter le vivant, le vécu aussi. Une invitation au voyage à travers des récits que j’ai entendus. Des moments suspendus. Des observations qui m’ont bouleversée, dégoûtée, amusée, transcendée.

Des moments rocambolesques. Des baisers passionnés entrecoupés de discussions autour de disparition, d’identités multiples et de résilience. La guerre, c’est parfois au-dedans, parfois au-dehors. Le personnel pour ouvrir l’universel. Les luttes psychologiques et la géopolitique. La jeunesse, les rêves, les désillusions. Le poids du passé qui bombarde la légèreté.

Parc

Parc

Un cauchemar à l’odeur de sang et de chlore, une comédie noire qui exhume les désenchantements de la génération “Sauvez Willy”. C’est depuis les coulisses d’un parc aquatique – où les shows avec les otaries, les dauphins et les orques se succèdent – que Le Collectif La Station nous invite à observer de plus près une fine équipe de dresseur·euse·s d’animaux marins.
Anke, Lars, Nicolaï et Kania sont sur le point de vivre un drame qui les forcera brusquement à entrevoir l’envers peu reluisant du décor.
Ces personnages emplis de contradictions voient tout à coup s’effondrer leurs croyances et certitudes les plus établies. S’ouvrent alors des gouffres aussi sensibles que cruels.
Qu’advient-il quand, dans les espaces de divertissement contemporains que sont les parcs à shows aquatiques, ces travailleur·euse·s – qui se doivent de tout contrôler – se retrouvent confronté·e·s à un accident qui les ramène à ce qu’ils·elles sont : dresseur·euse·s d’une force indressable ?
Parc est une écriture collective sur les réactions humaines face au choc qui met en lumière une société de divertissement qui nous fascine autant qu’elle nous répugne.

Tchaïka

Tchaïka

Que reste-t-il d’un·e artiste lorsqu’il·elle dit adieu à son art ? Une vieille actrice au crépuscule de sa vie reprend du service pour un ultime lever de rideau.
Une troublante adaptation de La Mouette de Tchekhov, pour une comédienne et une marionnette. La rencontre extraordinaire avec un personnage inanimé dont la résonance persiste dans le cœur. Voilà Tchaïka luttant, brisant le destin tragique de sa mouette !
Dans les coulisses d’un théâtre, une vieille actrice ne sait plus ce qu’elle fait là. Elle est perdue dans l’obscurité. Sortie de l’ombre, derrière l’actrice, une jeune femme apparaît pour lui rappeler la raison de sa présence : interpréter le rôle d’Arkadina dans La Mouette de Tchekhov.
Ce sera son dernier rôle.
Sa mémoire fout le camp, elle ne sait plus tout à fait qui elle est, mais entend bien assurer la représentation. Seule à la dérive entre le désir de jouer et l’oubli, elle tente de suivre la trame de La Mouette. Dans la confusion, elle essaye de restituer la pièce, navigant entre la fiction et sa propre réalité

Au fil du temps

Au fil du temps

Ces artistes de la scène hip hop underground ont acquis un palmarès international. Avec leurs origines et parcours différents, elles souhaitent porter sur scène leurs différences tout en revendiquant une réelle union. Le spectacle est né d’un constat et de leur volonté de le secouer.
« Par notre éducation et notre environnement, nous sommes sans arrêt immergées malgré nous dans un système de croyances, de clichés sans toujours être conscientes qu’il y a d’autres influences à exploiter. Nous sommes imprégnées des conventions reçues de notre éducation, du vécu et de l’expérience que nos parents nous ont transmis. Cette zone de confort, notre ego ou la peur nous empêche souvent de les dépasser. »

Vacances vacances

Vacances vacances

Un hommage à tous ces moments où l’on n’est pas exactement là où l’on devrait être, parce qu’on est en retard, ailleurs, en vacances ou à côté de son corps. C’est une observation de ce qui n’est pas là, maintenant, mais qui peut-être a été, avant, ou ailleurs.
Des allers-retours entre le corps et la pensée, de petits voyages dont le but serait que l’absence apparaisse. Et avec elle, peut-être, les absent·e·s.
Un solo, un monologue, une pièce chorégraphique. Ondine y déroule une pensée, une logorrhée où elle parle des vacances, de l’hypnose, des NDE (Near death experience), de la maladresse, du bégaiement, de Démosthène, de la grâce et surtout de l’absence. Ondine est en dehors de son corps, à côté, avant, après.

Ouragan

Ouragan

Ouragan c’est l’histoire d’une absurde nuit d’insomnie initiatique.
Celle d’Abdeslam, livreur de nouilles à vélo.
Seul dans son appartement, noyé dans la fumée de ses idées noires, il cherche sa place…
Ce projet aurait tout aussi bien pu s’appeler Douceur ou Violence.
Avec une tendre absurdité et une surprenante distribution, Ilyas Mettioui capte l’insoutenable légèreté de l’être uberisé dans la jungle urbaine. Abdeslam est indépendant complémentaire. Ça sonne plutôt bien comme formule, mais concrètement, Abdeslam est livreur de nouilles et pizzas sans moteur. “Livreur cycliste partenaire” qu’ils disent. Partenaire de galère. Travailleur jetable, objet éphémère, il se confronte à une forme de violence sournoise.
Son prénom n’a jamais été facile à porter. C’est curieux, car Abdeslam en arabe signifie “porteur de paix” et pas ”porteur de sac”. Abdeslam est un être sensible. Trop sans doute.
On le découvre dans son fauteuil, pétard au bec. Lorsque son réfrigérateur se met à fumer à son tour, il se lève pour régler le problème et c’est à ce moment qu’un deuxième Abdeslam apparaît. Puis un troisième, un quatrième et un cinquième. Début de schizophrénie, abus de marijuana ou fatigue exacerbée, peu importe. Abdeslam quintuplé et confronté à lui-même devra tenter de concilier ses différentes personnalités afin de trouver la paix dont son nom est annonciateur.

With

With

“Danser est une action jouissive et libératrice, mais c’est aussi le miroir acerbe des complexes que l’on peut avoir, par rapport à son corps et à tout ce qu’il peut dire de nous, malgré nous…”

Comme artiste, j’ai toujours eu une attirance pour la part d’ombre, le côté obscur, de l’être humain (pour reprendre l’expression de Jung) et, en particulier, pour tout ce qui nous rapproche de l’animal, de l’idiot ou de la naïveté de l’enfance.
Dès mes premières pièces, j’ai travaillé sur ce qu’en général on préfère cacher vis-à-vis des autres : tous ces défauts que l’on juge horribles, que sans cesse on cherche à éliminer, mais qui sans cesse nous reviennent en pleine figure.
Et si, au lieu de vouloir nier ces zones imparfaites, nous essayons de mieux les connaître, voire d’accepter ce qui ne sont en réalité que des fragilités ? Et si, à la place de punir ces côtés sombres, nous arrivions à les inclure, avec humour et dérision ? Dans une société qui vénère la performance et le succès, ces questions n’ont rien d’innocent…
Ayelen Parolin

La Pavane

La Pavane

Une révérence irrévérencieuse faite au jour de notre naissance, qu’on a appelé plus tard “Renaissance”, afin de le peindre sans doute aux couleurs de la fatalité. Trois figures costumées, comme tout droit sorties du placard, rejouent à l’ombre du jardin les jeux furieux du regard occidental, au rythme lent d’une pavane. Un jardin auquel on accède par une volée de marches, il est ceint par un mur de vieilles pierres et surplombé par la végétation : si l’on fait silence et que l’on tend l’oreille, on peut entendre le passage du vent dans les feuilles, le froissement bavard des cigales, l’agitation de la terrasse du théâtre en contrebas et, plus éloignées encore, les rues de la ville.

Une ouïe inouïe

Une ouïe inouïe

Drôle et tendre à la fois. André Borbé est bien en phase avec son temps et son public puisqu’il a choisi d’être musicalement accompagné de tablettes numériques qu’il manipule avec une remarquable aisance, produisant une très recherchée et étonnante palette de sons. Le set est entièrement acoustique, sans micro, la voix chaude et rugueuse du chanteur jouant la proximité. L’artiste pianote, tapote, glisse les doigts sur ses écrans, s’amusant comme un enfant et créant d’inattendus et « inentendus» arrangements, tout en nuances, pour de courtes chansons poétiques ou humoristiques à la bonne humeur communicative.

Llouise

Llouise

Un voyage au cœur d’un univers qui se fait se frôler marionnettes, manipulation, danse/mouvements et arts numériques. « Llouise » est inspirée de la vie et l’œuvre de Louise Bourgeois artiste franco-américaine.

Sur scène, des objets font référence à certaines œuvres de l’artiste. C’est alors un voyage sensible qui commence avec une danseuse qui, au contact des objets, questionne l’impact de l’enfance, la filiation, le rôle de la mère, de la femme, de l’artiste.

Alors le trouble renvoie à de nouvelles impressions avec les images, le corps dansant et le double de Louise.

Une araignée géante motorisée, à l’image de l’œuvre emblématique « Spider », se met en vie peu à peu jusqu’à l’affrontement et la rencontre. Et puis, oser toucher, repousser, caresser l’animal, comme pour dépasser les limites de nos peurs et de nos propres expériences.

Plonger

Plonger

Une fable aquatique, qui se passe au bord et au fond d’une piscine, dans une scénographie complètement métaphorique et onirique, où le plongeoir revêt une place centrale, et tiendra lieu d’agrès de cirque. Au sein de cette création, Sarah Devaux désire explorer un rapport à quelque chose de profondément enfoui qui aurait à voir avec le temps, et à une certaine mélancolie, qui nécessite un aller vers, aller vers l’inédit, l’inespéré. Reconquérir un désir, une audace et un abandon de soi qui nécessite de fait un risque… L’instant du plongeon.

Inspirée par l’essai « Éloge du risque » d’Anne Dufourmantelle, elle vise un spectacle qui soit un genre d’essai, un postulat philosophique qui puisse avoir sa place dans une pièce physique, vivante, théâtrale… Un essai physique et scénographique où toute tentative, quel que soit le moyen, est une tentative de réponse. Tentative de réponse à ces questions posées au bord du vide, au bord de la piscine, en suspens.

L’univers de l’eau avec ses figures mythologiques, ses symboles et le sentiment océanique qu’elle suscite font partie intégrante de l’univers du projet, car enfin, le plongeon lui doit tout.

Du bout des lèvres

Du bout des lèvres

Pas toujours facile d’aborder certains sujets avec ses parents. Je ne sais pas pour vous, mais chez moi, c’était impossible. Ado, je n’aurais jamais imaginé parler de sexualité avec mon père. Quant à ma mère, elle avait des réflexions terribles sur la chose.
Dans certaines régions d’Afrique, ce sont les grands-mères qui transmettent ce savoir.
Alors, je me suis adressée aux miennes.
Des origines de l’homme et de la femme, à la découverte de leur intimité, Ria Carbonez propose une plongée dans un spectacle érotico afro-disiaque, empreint de sensibilité.

YELLI YELLI

YELLI YELLI

Moitié kabyle, moitié tchèque, née en banlieue parisienne, 100 % Maisons-Alfort, 200 % queer, Yelli Yelli raconte son histoire de femme, d’identité plurielle et ses entre-deux. Elle est la France et l’Algérie et ni l’un ni l’autre aussi. Yelli Yelli est l’entre-deux où naissent les voix orphelines des machines à mémoires.
Débordante de mots et d’histoires, Yelli Yelli renoue la collaboration créatrice de son premier album avec Piers Faccini. Retiré·e·s dans son studio dans les Cévennes, le songwriter multi-instrumentiste propose l’enveloppe musicale, à la parole Yelli Yelli. Ainsi naissent les chansons…

Chasser les fantômes

Chasser les fantômes

L’histoire débute quelque part en Afrique et se poursuit en France. Roxane et Marco s’aiment et sont prêt·e·s à braver toutes les frontières pour vivre leur amour. Un homme noir, une femme blanche se veulent plus fort·e·s que les cultures, les lois et les kilomètres qui les séparent. Mais quand enfin la douane est passée, leurs retrouvailles tant attendues tâtonnent…
Le Collectif ildi ! eldi fait le récit d’un amour hanté par l’histoire coloniale rythmée par la plume d’Hakim Bah. Une même histoire, deux regards, deux continents, deux voix.

La vengeance de la petite sirène

La vengeance de la petite sirène

Une joyeuse déambulation révolutionnaire, débridée, musicale, spectaculaire et naïve. Un aperçu critique des dysfonctionnements qui nous mettent en colère. Une vengeance collective et drôle qui nous soulagera de nos peurs.

Dans un festival de boudin moule et une soirée sans frites, la méchante Petite Sirène va vous faire payer votre connerie.
Un conte pervers et chanté par une lolita effrayante accompagnée d’un chœur d’avignonnais·e·s déjanté·e·s. Ils·elles proposeront des actions magiques jubilatoires de ce qu’ils·elles ont toujours voulu faire sans jamais oser.
Cette effrayante perverse Petite Sirène va se jouer des metteurs en scène crapuleux, des tragédies inaccessibles, des vieux phoques, des faces de haches, des finlandaises vicieuses, des grands-mères acariâtres, des sales raies manta, des libidineux, des offensés, des manipulateurs, des pays sans gouvernement, des méchants exploiteurs, des colonisateurs, des chauffards, des qui se croient plus malin.