2019

Feutrine

Feutrine

L’autrice Sandrine Roche invite nos oreilles à se fabriquer des images.

De son voyage en Guinée, des laboratoires et des chantiers qu’elle a menés avec le metteur en scène camerounais Martin Ambara autour de son texte Feutrine, elle nous propose – plutôt qu’une lecture – un témoignage sonore.
Belle entrée en matière dans son univers des mots.

Feutrine se présente sous la forme d’un conte cruel, celui d’une famille soucieuse de construire, selon un mode de pensée mathématico-cynique, un monde «chaleureux et apaisant» dans lequel la circulation des sujets et des biens est soumise au contrôle bienveillant de ceux qui la domine.
L’histoire prend place dans un lieu unique, une sorte de ville nouvelle en construction dans laquelle l’ascension vers le 5ème et dernier étage d’un immeuble est devenu synonyme de réussite. En contrepoint à cette ascension sociale, une des filles de la famille, celle «qui ne leur ressemble pas», creuse lentement de ses mains une galerie souterraine pour échapper – «par en dessous» – à la normalité obligatoire dans laquelle on tente de l’enfermer.
Allégorie politique, Feutrine est avant tout une fable, un objet littéraire qui se veut aussi une réflexion sur la liberté créatrice actuelle.

Mundo Mamemo

Mundo Mamemo

C’est l’histoire en chanson, en cartoon et en deux langues (Français-Espagnol) de Lydia partie en voyage sur la planète MAMEMO. S’accompagnant tour à tour au piano, à la guitare, à l’accordéon ou au ukulélé, Lydia donne des couleurs latino à son pétillant récit. Sur scène, elle est accompagnée de trois grands écrans de toile tendue comme des voiles sur lesquels sont projetés les dessins animés.

Les chansons parlent de la peur du noir, des matins pas rigolos quand il faut se lever tôt, d’être «capable tout seul», de conduire une voiture, de manger du chocolat, de vivre pieds nus, de parler à son doudou ou d’aller nager à la piscine avec ses parents…

Les couleurs graphiques et musicales sont chaudes et intenses et mettent à l’honneur les grandes joies et les petites peines des enfants. Celles-ci ne sont pas si éloignées de celles des adultes!
L’enfance est un pays dans lequel nous avons tous voyagé…

Une peau de louve

Une peau de louve

Relations et abus de pouvoir questionnés à fleur de peau dans un conte théâtral.

C’est l’histoire d’une enfant qui voudrait tout vivre, tout goûter. Une enfant qui s’est tissé une peau de lumière avec les histoires qu’elle a lues, entendues, inventées. Le jour où elle quitte le grenier et ses jeux, revêtue de cette peau de lumière, tout bascule. Confrontée au désir des autres, elle assiste, seule, à l’usure de sa peau, dont chacun veut un morceau. Elle traverse la ville, à la recherche d’une nouvelle peau. Sans plus de protection, elle absorbe la douleur des autres, jusqu’à l’épuisement. Les mots autrefois partenaires de jeu n’ont plus de sens. Elle est une terre envahie. Ses souvenirs d’enfant l’invitent à s’enfoncer dans la forêt, une de ces forêts profondes, comme dans les contes, et dans laquelle une épreuve l’attend et la transformera.

Carnet de voyage

Carnet de voyage

Les enjeux de la Migration abordés entre mots et mouvements des artistes Bilia Bah et Lionel Frédoc.

Depuis ce matin, la mer ne cesse de baver
ou plutôt dois-je dire de cracher son vomi
sur la plus belle plage du monde
notre plage…

Un carnet de voyage retrouvé sur la plage entre des dépouilles de migrants met en conflit un politicien et son ombre.
Lui est convaincu d’avoir trouvé le moyen ultime d’avoir le contrôle sur sa population.
Mais son ombre choquée ne veut plus cautionner ses actes.
Ne pouvant rien faire sans son ombre, il essaie de lui forcer la main.

Le Grand Feu

Le Grand Feu

Une plongée contemporaine et authentique dans l’œuvre de Brel.
Le rappeur belge Mochélan, le beatmaker Rémon Jr et le metteur en scène Jean-Michel Van den Eeyden se sont lancés le défi de porter à la scène des textes de Jacques Brel en version rap, 40 ans après sa disparition. Plus qu’un hommage et loin du concert de reprise, Le Grand Feu est un rendez-vous avec l’artiste, ses mots, sa pensée.

Après Nés Poumon Noir, créé à Avignon en 2013, le trio artistique (Mochélan, Rémon Jr et JM Van den Eeyden) se retrouvent avec une envie commune: celle de se confronter à Brel et à son univers. Quarante ans après sa mort, son œuvre et ses mots résonnent toujours autant dans leurs vies. Amour, liberté, soif d’aventure, mort, solitude… l’universalité de son écriture est interpellante.
Sur scène, ils portent les textes les moins connus du Grand Jacques pour leur donner un nouveau souffle. Et quand Mochélan chante Brel, une certaine filiation se dessine! Un spectacle à la croisée du théâtre et de la musique, où ils nous racontent leur Brel.

10:10

10:10

10:10, c’est l’heure de la récré. La cour d’école devient alors pour quelques minutes le territoire de tous les possibles. Trois danseurs et un batteur se lancent dans un tourbillon de jeux rythmés et chorégraphiés. Une danse contemporaine jeune public exigeante, percutante qui nous emporte dans cette joyeuse tranche d’enfance.

«Et si tous les enfants dansaient tout le temps? Et si la cour était une scène aux danses entrecroisées?»

Dans la cour, ce microcosme à la fois opaque et familier, les enfants s’organisent entre eux, (s’)inventent, luttent ou se replient. L’espace grouille et fourmille d’actions, de sons et de sensations.

Des caravelles & des batailles

Des caravelles & des batailles

Nous voilà hors du Monde ou plutôt hors de l’agitation du Monde. Dans un espace-temps où évolue un curieux microcosme. Aujourd’hui, celui-ci s’apprête à accueillir un nouveau membre et c’est à travers lui que nous découvrons le lieu et les préoccupations particulières de ceux qui y habitent. Inspiré, entre autres, par La Montagne magique de Thomas Mann, ce spectacle ouvre un espace pour l’imaginaire, autorise l’utopie. Formidable expérience de théâtre tout en sensibilité.

Un lieu a priori banal peut-il devenir le plus bel endroit du monde? Serait-il possible, sans se détourner de l’horreur, de ménager une tendresse?

Ravie

Ravie

Adaptation très libre de « La chèvre de Monsieur Seguin » d’Alphonse Daudet.
Fable où s’opposent enfermement et liberté, sécurité et danger.

Une nuit, en cachette, Blanquette est emmenée chez Seguin. Elle découvre une maison, un enclos, une étable, un Seguin ultra protecteur, et un chœur de six chèvres fantômes qui viennent la visiter pour lui raconter des histoires. Blanquette est prise entre le quotidien ronronnant de son maître, son amour solaire débordant et les aventures nocturnes très crues, contées par ses aînées. Ce loup si beau, cette montagne si belle, est-ce qu’on ne pourrait pas y goûter un peu ? Est-ce aussi dangereux qu’on le dit ? Et rester enfermée, est-ce que ça ne peut pas tuer ?
« On ne peut pas passer toute sa vie à avoir peur » crie Blanquette à Seguin. La Montagne s’impose. Tout n’est plus que joie, enthousiasme, éblouissement. L’aventure commence…

Crâne

Crâne

Récit en trois actes d’une opération à crâne ouvert.
Devant nous, un écrivain à qui l’on doit retirer une tumeur. Il s’agit d’une intervention dite de chirurgie éveillée. Il faudra sonder le patient pour être certain de ne pas lui ôter le langage. C’est son outil de travail en quelque sorte et sa raison de vivre peut-être. On nous parlera du deuil impossible pour un chien, de la poésie de Shakespeare, du ridicule accoutrement opératoire et de la dignité qui se loge parfois dans les détails même face à une mort hypothétique.

Il sera question de la journée du 27 mars 2013.
Et, avant cela, des heures et des années qui ont précédé.
Et, après cela, des heures et des mois qui ont suivi.

Alexandre Nacht est confortablement installé sur scène. Trois hommes l’entourent et viennent successivement raconter la récente opération au cerveau de Nacht.

Le premier narrateur plante le contexte: la tumeur, l’épée de Damoclès constante et la décision d’intervention. Le deuxième détaille la journée de l’opération et la technique de la chirurgie éveillée. Les jours qui suivent et le lent retour à la vie sont décrits par le troisième narrateur.
Trois face-à-face distincts qui constituent autant d’étapes vers la conscience de soi, interrogeant notre rapport à l’altérité, au sens de l’existence, à la mort. Un récit clinique intense et haletant.

METAGORE MAJEURE

METAGORE MAJEURE

Déclaration schizophrène de deux duchesses au rappeur misogyne Booba. Elles lui déclarent leur amour et leur haine et reprennent ainsi le pouvoir.

Au départ de Métagore Majeure, le rap de Booba. Le constat est sans appel: les femmes sont des chiennes, des putes, des grosses biatchs, des tass-pé, seulement bonnes à se faire baiser ou à faire à manger. Dans un parking glauque, sur un ring de boxe improvisé, deux duchesses survoltées préparent leur revanche. Sur fond de punchlines crues, de stéréotypes gangstas et de musique baroque, ces demoiselles décident de reprendre le pouvoir, tiraillées entre amour et haine pour le rappeur. Et quand la dentelle se frotte au gore, le mélange ne peut être que corrosif.

Les dits de nul et de tous

Les dits de nul et de tous

Plongée dans la tradition orale du conte guinéen en compagnie du porteur d’histoires Mohamed Sylla et de la balafoniste Yéli Guinée.

Sur scène, le conteur guinéen Mohamed Sylla accompagné par Yéli Guinée au balafon, créent l’univers de la Saga et se transforment en témoins, pour raconter, faire voyager, découvrir, danser, chanter, rire.
De l’univers de la brousse à la politique coloniale, ces fables illustrent la conscience en mouvement de la civilisation villageoise des populations guinéennes.
Comptines, randonnées, contes d’animaux, contes facétieux ou merveilleux, contes de mensonges ou de sagesse: le conte guinéen, tout un art.

Suzette Project

Suzette Project

Spectacle à hauteur d’enfant qui interroge la vision de la famille et de ses différents modèles. Des vidéos documentaires se mêlent au jeu théâtral et gestuel afin de découvrir, à travers un gang de mômes rugissants, les méandres de la diversité, l’ouverture à la tolérance, la naissance de la résistance.

Suzanne, fan d’Al Pacino et des tigres de savanes, a une maman et une mamoune.
Suzanne a aussi une best friend forever, Alice, dont les parents sont divorcés.
Dans la cour de récré, elles partagent leurs rêves d’aventures et font des plans sur la comète.
Mais tout bascule le jour où on vole et déchire en mille morceaux le poème que Suzanne avait écrit pour ses deux mamans. Elle se lance alors dans une grande cyber-enquête qui deviendra le «Suzette Project».

Pilou Carmin

Pilou Carmin

Fable désinvolte et fantaisiste sur l’obéissance, l’autorité et la parole empêchée.

Ils sont 5, ils sont jeunes et ils sont en uniformes militaires.
Ces corps disciplinés nous permettent de jouer avec les rapports de hiérarchie et de pouvoir. Par tableau, chacun des acteurs endosse un costume qui va lui donner une autorité, et lui permettre de devenir maître de la scène.
Un personnage, Pilou-Carmin, essaie de faire entendre sa voix, pour raconter comment c’était, sa guerre, en 1960…
Mais cette parole est empêchée et jusqu’au bout, on se demande, s’il va réussir à la faire entendre, son histoire. Et nous à l’écouter.

Grou !

Grou !

L’histoire d’un enfant d’aujourd’hui. Voyage savoureux dans un théâtre physique et magique: truffé d’astuces, de détournements d’objets, de rebondissements. Une invitation ludique à connaître son passé pour construire son futur. À vivre en famille.

Charles fête son anniversaire seul dans sa cuisine et fait un vœu en soufflant ses bougies, rituel initié par sa grand-mère. Son souhait: grandir plus vite. Le résultat: Grou! Le dialogue se noue petit à petit et Charles comprend que Grou n’est pas qu’un drôle de sauvage mais pourrait bien se révéler être un très lointain ancêtre capable de lui faire traverser les Âges…

La Vrille du Chat

La Vrille du Chat

Chercher l’impossible, l’extraordinaire. Défier l’espace. Manipuler le temps. Comme dans un dessin animé, les cinq acrobates virtuoses de Back Pocket explosent une scène banale en cinq séquences et dévoilent les secrets, souvenirs et fantasmes des personnages. Ralenti, rewind, stop-motion: le quotidien part en vrille! Subtil, direct, puissant, burlesque, un cirque joueur et malin comme un chat…

Le spectacle repose sur un principe simple: il se développe à partir d’une seule scène de quelques minutes, scène qui devient pour le jeu acrobatique à la fois territoire et matière. La scène en question se place dans le quotidien; elle est ordinaire et banale et n’a rien d’exceptionnel: un croisement de trajectoires, l’esquisse d’une rencontre, des regards à peine échangés. Un moment qui n’implique rien, aucun tournant du destin. Sauf si… quelqu’un osait, pouvait oser, avait osé…

Atelier d’écriture partagée

Atelier d’écriture partagée

Même point de départ pour trois ateliers d’écriture menés par l’autrice belge Veronika Mabardi à Tournai, à Conakry et à Avignon avec le même public (des jeunes de + de 15 ans) et sur la même thématique du «Je suis ici».

«Les jeunes de Tournai exploreront leurs «ici», et en confieront des fragments que j’emporterai dans ma valise, à Conakry. S’y ajouteront les «ici» des jeunes de Conakry, et la valise arrivera à Avignon un peu plus lourde et s’y complètera avec les «ici» des jeunes d’Avignon. En faisant le pari qu’en cours de route, la rencontre de tous ces fragments fabriquera un nouveau paysage.»
Veronika Mabardi

Une invitation au voyage que nous racontera l’autrice en présence des jeunes avignonnais.

La Berma, Rachel et Moi

La Berma, Rachel et Moi

Sur scène, un homme et une femme explorent un monument de la littérature mondiale – « À la Recherche du temps perdu » de Marcel Proust – et partagent ce qu’ils y trouvent qui a trait au théâtre. Lui, toujours extérieur, toujours Narrateur, toujours spectateur : fasciné d’abord par l’Actrice, puis à travers elle par la représentation, le lieu du théâtre, le jeu social qui l’entoure. Elle, éternelle et unique Actrice, mais aussi dédoublée entre deux actrices concurrentes qu’opposent leurs carrières, mais aussi leur conception du théâtre, et leur vision de ce qu’est « le jeu », entre incarnation et distanciation, entre mimésis et modernité.

Dans la recherche de ces deux corps, flanqués d’autres corps postiches – ombres, projections ou mannequins – et du corps collectif du public présent, se révèle peu à peu, non seulement ce qui nous fascine au théâtre, mais aussi ce qui nourrit plus généralement notre « empathie », ce mouvement de l’âme qui nous met à la place de l’autre. Car c’est bien ce moteur fondamental de notre humanité que cultivent les acteurs dans leur travail, et que nous activons comme spectateurs pour les regarder.

M-119 Autopsie

M-119 Autopsie

Le metteur en scène Laurent Hatat nous livre les résultats de son «enquête» sur sa collaboration avec l’autrice Hermine Yollo et son texte M-119 Autopsie.

Laurent Hatat et Hermine Yollo se sont retrouvés à Conakry pour un chantier de trois semaines d’exploration dramaturgique. Le metteur en scène vient nous raconter sa rencontre avec l’autrice, son écriture, leur travail en binôme, la façon dont ils ont porté ce texte au plateau, comment ils l’ont fait découvrir au public guinéen.
Au cœur d’une fabrique d’écriture contemporaine.

Près d’une semaine après l’annonce de la disparition d’une intervenante artistique, une journaliste d’investigation mène une enquête sur une prison pour femmes, pour savoir ce qui s’est réellement passé. Au fil de son enquête, elle découvrira que cette disparition n’était que la partie visible de l’iceberg, et que cette affaire cache des secrets beaucoup plus sombres: tortures, expériences interdites, cobaye humains, meurtres, cannibalisme.

Under the misselstöe (sous le gui)

Under the misselstöe (sous le gui)

Épopée rock inspirée de l’œuvre et du parcours incroyable et tragique d’Aloïse Corbaz.

C’est le portrait imaginaire d’une femme hors du commun, internée à 32 ans, en Suisse, pour « délire pacifiste et antimilitariste » en pleine horreur de la Première Guerre mondiale.
C’est un hommage à une artiste qui mena pendant les quarante-six années de son internement, une quête d’émancipation sans bornes, entre quatre murs.
C’est une fenêtre ouverte sur un royaume étrange et brillant.
C’est une ode à la liberté.

La Famille Handeldron

La Famille Handeldron

Les triplés de la famille Handeldron vous invitent dans un camping improvisé. Ces trois baroudeurs vont vous raconter l’incroyable histoire du loup végétarien, les aventures du monstre rikiki ou encore la grande évasion du Doudou! Un road-trip musical pour petites oreilles bien aiguisées.

Le concert de la Famille Handeldron est une invitation à revivre sur scène un périple, un voyage initiatique dans lequel le trio se retrouve confronté à plusieurs épreuves, à vivre de nouvelles expériences, à sortir d’un terrain connu qui leur permettent de se dépasser à travers leurs aventures.

Entre ici et là-bas

Entre ici et là-bas

Univers des Mots comme si vous y étiez!
Organisateurs, intervenants ou invités du festival: chacun à leur façon ils vous font vivre l’édition 2019 d’Univers des Mots par procuration.

Lectures, récits, photos, vidéos, cartes postales sonores, témoignages … de:
Marie Baudet, journaliste (Belgique)
Céline Chariot, photographe (Belgique)
Bilia Bah, auteur et directeur général d’Univers des Mots (Guinée)
Hakim Bah, auteur et directeur artistique d’Univers des Mots (Guinée)
Alain Cofino Gomez, auteur et directeur du Théâtre des Doms (France)

On est sauvage comme on peut

On est sauvage comme on peut

Lors d’un sympathique repas entre amis, la demande surréaliste d’un convive va faire basculer la banalité des rapports vers une sauvagerie jubilatoire. Dans ce drame un peu absurde tissé d’improvisations, de musique et d’humour noir, le collectif Greta Koetz fait l’éloge de la passion et rêve à nous donner le goût d’être en vie, de nous lier.

Léa organise un repas entre amis en espérant passer un moment convivial. C’est que Thomas, son compagnon, est en dépression. Voilà des mois qu’il ne fréquente plus le bureau. Alors l’idée d’accueillir son collègue Antoine, sa femme Marie et un troisième comparse, Sami, est plutôt réjouissante. Mais le souper prend des allures effrayantes quand épuisant les discussions de surface, Thomas fait une demande aussi terrible qu’incongrue, plongeant ces retrouvailles dans un abîme de folie. Alors le réel vacille.

EXTREME / MALECANE

EXTREME / MALECANE

Pièce en quatre langues née de la colère de Paola Pisciottano vis à vis de la diffusion des discours néofascistes et néonationalistes parmi les jeunes en Europe.

Dans Extreme/Malecane, interviews, vécu personnel des acteurs, matériel provenant du Net se tissent et font l’objet d’une conférence performative enragée qui déraille progressivement selon une poétique du fragment.

Eddy

Eddy

Adaptation théâtrale du roman d’Edouard Louis « En finir avec Eddy Bellegueule ».

Dans ce récit autobiographique, l’auteur nous confie son enfance et son adolescence dans un village de Picardie, bercées par l’incompréhension face à sa « différence », le rejet qu’il subit face à ses manières « efféminées », les violences et les humiliations qu’il endure dans un milieu où l’on n’aime pas les « pédés » et où être « un dur ! » est la seule façon de se construire en tant qu’homme.

Au-delà de son histoire personnelle, Edouard Louis nous décrit un monde dont on nous parle si peu souvent. Un milieu précaire où le travail à l’usine détruit les corps, où l’on se retrouve au chômage du jour au lendemain, où l’on boit pour oublier, où la télévision est allumée à longueur de journée, où écrasés, abandonnés et déçus par les gouvernements en place, on vote Front National. Où la santé et l’école ne sont pas une priorité, où la frustration se transmet de génération en génération et l’évolution sociale de l’ordre du mythe.

Comment quitter les siens pour devenir soi-même ? Comment rompre avec la fatalité pour embrasser un avenir qui ne nous était pas offert au départ ?

Sibongile Mbambo

Sibongile Mbambo

L’Afrique du Sud en un claquement de voix.

Artiste plurielle, native de Cape Town, Bongi livre avec émotion des compositions écrites dans sa langue natale, le xhosa.
Elle offre sa voix à des métissages raffinés, mêlant son timbre chaud aux guitares, percussions, flûtes et chants diphoniques pour un mariage subtil et enchanteur.
La sensualité du chant et l’éclat du tempo.

Démocratie chez les grenouilles

Démocratie chez les grenouilles

Partition langagière pour un poème dramatique sur les injustices de notre temps.

Une transe vient de frapper un quartier qui craque dans la mare. Une guerre est lancée contre des grenouilles pacifiques qui ne pèchent que par leur coassement. Au départ, elles furent ignorées parce qu’elles nourrissaient le rêve du quartier par leur concert et leur chorale. Mais cette chorale va dégénérer très vite.

Lichens

Lichens

Fascinée depuis toujours par l’animation en tant qu’art du mouvement, Karine Ponties développe sa prochaine création à partir du « Conte des contes », film d’animation russe couronné de Youri Norstein, condensé de poésie dans lequel résonne l’histoire du 20ème siècle.
« Lichens » sera une pièce où la réalité poétique naîtra des oppositions de réalités créées par le montage ou les métamorphoses. C’est une pièce non narrative pour cinq interprètes, de six scènes distinctes, chacune portant son grain particulier, travaillé dans l’épaisseur de l’image. Un paysage diaphane, composé de figures archétypales, un minotaure, une petite fille et sa corde à sauter ; un coin terreux, d’où émergent le détail de muscles et d’os ; une salle de bain qui se retourne sur elle-même…

HOME

HOME

Le quotidien des maisons de retraite à travers un théâtre du presque rien. Une invitation à rencontrer la vie des résidents, hors du monde, dans leur mouroir doré.

Trois personnes âgées dans une maison de retraite. Les aides-soignants ont disparus. L’espace est clos, ils ne peuvent pas partir. Ils continuent à vivre, se débrouillant tant bien que mal avec leurs corps et leurs solitudes. Dans ce huis clos où se jouent leurs grands drames, le théâtre s’invite comme consolation, leur permettant de rejouer des fêtes disparues, de se rendre les visites qu’ils n’attendent plus. Au fur et à mesure, (l’espace se détériore, se salit): la nature reprend ses droits.

Deux actrices et un acteur prêtent leurs corps à ces voix, un corps jeune qui endosse les caractéristiques biologiques du vieillissement, sans maquillage ni costume. Ces tableaux se composent des petits riens qui font le quotidien des maisons de retraite, et racontent tour à tour les solitudes, les attentions, la solidarité, les aigreurs qui traversent la vie des résidents.

MET LIEFDE

MET LIEFDE

Recherche chorégraphique sur le sentiment d’amour et ses effets sur le corps dans une danse performative au cœur de l’énergie amoureuse.

«Met liefde» peut se traduire du néerlandais par «avec amour» ou «avec cœur», deux points de départs qui furent l’essence de la dramaturgie engagée sur ce travail. Avec les performeur.euse.s, nous créons le pont entre sentiment et effet direct sur le corps. Que se passe-t-il lorsque l’on tombe amoureux.se.s? On a chaud, on transpire, on en parle, on se court après, on se prend des claques, on s’amuse, on tourne en rond, …
C’est ce bouillonnement d’énergies diverses qu’on désire retranscrire en mouvements, en langages corporels.

IDA

IDA

Adaptation marionnettique de la nouvelle éponyme d’Irène Némirovsky: Ida.
L’histoire d’une chute, la chute d’une étrangère qui avait presque mis Paris à ses pieds.

Ida, vedette indétrônée depuis des décennies, tient le haut de l’affiche.
La petite étrangère accueillie avec tant d’hostilité et de mépris lors de son arrivée en France, jouit aujourd’hui pleinement de sa revanche: elle est LA reine du music-hall parisien.
Ida est une guerrière. Mais une guerrière qui s’apprête à livrer sa dernière bataille.
Son armure se fissure: les souvenirs, les regrets, les rancœurs, les doutes, la fatigue, la peur, s’immiscent et croissent en elle.

Faire l’école aux grands singes

Faire l’école aux grands singes

Une conférence-spectacle ludique et décalée qui interroge l’ennui du corps en classe.

Une éthologue * débarque dans une classe. Voyant avec désespoir les forêts tropicales disparaître, elle s’inquiète du sort qui sera fait aux grands singes une fois que leur habitat ne sera plus. Vu leur intelligence, ils finiront peut-être par venir dans les villes pour cohabiter avec les humains. Mais si c’est le cas, il y a fort à parier qu’ils décident également d’intégrer les écoles. Pourtant une question se pose : au sein même de cette école, que faire du corps des grands singes si on ne parle qu’à leur tête ? Si le corps des grands singes s’ennuie, une punition suffira-t-elle à maintenir la discipline en classe ?

i-clit

i-clit

Un spectacle manifeste du corps, de la chair, où l’objet sexuel devient sujet.

Une nouvelle vague féministe est née – ultra-connectée, ultra-sexuée et plus populaire. Mais face au pouvoir ambivalent de la pop culture, où et comment se placer dans ce combat en tant que jeune femme ? Quelles armes utiliser ?
Ce solo explore les différents courants féministes contemporains et leur lien avec la culture pop. La popularisation du féminisme est-elle une réelle prise de pouvoir ou une auto-contradiction profonde ? Une vraie revendication ou une récupération marketing ?

« i-clit » traque ces moments de fragilité, où l’on oscille entre affranchissement et nouvelles formes d’oppression.

Le cadavre dans l’œil

Le cadavre dans l’œil

Un texte coup de poing pour une traversée en théâtre, hip-hop et beat box dans une page de l’Histoire de Guinée.

Le pont 8 novembre, temple des pendaisons publiques, symbole des années sombres de la Guinée sous le règne de Sékou Touré, va être détruit, remplacé par un échangeur. C’est un pan de l’histoire de la Guinée qui s’écroule.
C’est sur ce pont que Dany a rencontré son père pour la première fois, se balançant au bout d’une corde…
Dany est né au camp Boiro. Son père y était enfermé, puis sa mère, sans qu’on en connaisse la raison.
Ce camp qui a vu mourir 50 000 personnes entre 1966 et 1984, accusés de complots contre le régime alors en place en Guinée. Dany assiste à la destruction du «Pont des pendus» et se souvient.

Pour porter cette parole, trois artistes sur le plateau: un comédien, un danseur hip hop et un beat-boxer. L’histoire se raconte dans un caractère d’urgence, de fabrique de l’instantané.