“Danser est une action jouissive et libératrice, mais c’est aussi le miroir acerbe des complexes que l’on peut avoir, par rapport à son corps et à tout ce qu’il peut dire de nous, malgré nous…”
Comme artiste, j’ai toujours eu une attirance pour la part d’ombre, le côté obscur, de l’être humain (pour reprendre l’expression de Jung) et, en particulier, pour tout ce qui nous rapproche de l’animal, de l’idiot ou de la naïveté de l’enfance.
Dès mes premières pièces, j’ai travaillé sur ce qu’en général on préfère cacher vis-à-vis des autres : tous ces défauts que l’on juge horribles, que sans cesse on cherche à éliminer, mais qui sans cesse nous reviennent en pleine figure.
Et si, au lieu de vouloir nier ces zones imparfaites, nous essayons de mieux les connaître, voire d’accepter ce qui ne sont en réalité que des fragilités ? Et si, à la place de punir ces côtés sombres, nous arrivions à les inclure, avec humour et dérision ? Dans une société qui vénère la performance et le succès, ces questions n’ont rien d’innocent…
Ayelen Parolin