Méduse est décrite comme une femme jeune et belle, jusqu’à ce que les dieux la transforment en un monstre à la chevelure de serpents. La version la plus connue de cette histoire est celle de la mise à mort de Méduse par le héros Persée. Aujourd’hui encore, peu de récits s’attardent sur ce qui est arrivé à Méduse avant d’être tuée : violée par Poséidon dans le temple d’Athéna, elle est métamorphosée en “gorgone” au pouvoir fatal de pétrifier les humains qui croisent son regard.
Le collectif La Gang redonne vie à cette figure de la Grèce antique en réécrivant le mythe de son point de vue. Ici, Méduse décide d’en découdre avec son destin.
Son récit est entrecoupé d’extraits de témoignages audio de femmes qui ont subi des agressions sexuelles. Ces paroles contemporaines viennent faire écho au mythe et résonner aujourd’hui comme autant de “Méduses” possibles.
Dans une mise en scène visuelle, plastique et performative, les comédiennes dissèquent ce mythe “en live” en interrogeant des thématiques telles que l’héritage culturel patriarcal, les injonctions liées à la féminité et la virilité, la culture du viol et de la violence.
Au plateau, les comédiennes filment des parties de corps en gros plan avec leurs smartphones pour créer de nouvelles représentations du récit. Tel un miroir déformant, leur dispositif de projection invite à d’autres regards sur les personnages du mythe et sur ses enjeux. À travers les images s’immiscent les questionnements du collectif sur le corps et le pouvoir, territoires à la fois intimes et politiques. Une Méduse plurielle et agissante se révèle.